Approfondir les postures assises

À l’Atelier, il nous arrive de surprendre un élève concentré sur les asanas les plus exigeants physiquement en flagrant délit de bâillement une fois arrivé aux postures assises. La longueur de ses ongles, la propreté des vitres et les aspérités du parquet deviennent soudain des objets de fascination. L’enseignant se retrouve alors tiraillé entre, d’une part, la satisfaction d’être parvenu à l’effet grandiose d’attirer l’attention de son élève sur ces petits détails de la vie trop souvent négligés, d’un autre côté, l’incompréhension.

C’est que, dans les yogas dynamiques, les postures assises ne sont pas destinées à flâner, même dans un océan de délices. Elles représentent une part essentielle des séances, tant elles constituent un moyen sûr d’explorer les postures en profondeur.

Songez :
Qu’est-ce qui distingue les postures assises des postures debout ?

Nous occupons un espace plus grand, plus connecté à la terre. Celle-ci nous soutient. L’attraction terrestre est toujours là et pourtant, elle nous impacte autrement. Les difficultés d’équilibre s’estompent. Nos muscles par moment très sollicités dans d’autres types d’asanas le sont moins intensément et nombre de compensations inconscientes s’effacent, nous permettant d’explorer les postures d’un regard frais.

Les ressentis sont plus naturels, les actions des postures plus intuitives, leurs subtilités mieux perçues, tandis que le souffle circule plus librement.
Il devient possible d’accéder à de nouvelles zones corporelles, d’entrer finement en interaction avec certains étirements, certains ressentis, de vivre d’autres sensations énergétiques…
Peu à peu, l’exploration des postures assises se transmet à l’ensemble de notre pratique.

L’exécution et l’enchainement des asanas ne doivent rien au hasard. Chaque posture a un but, des sensations uniques et subtiles. À tout instant, les asanas nous invitent à l’exploration. Il s’agit de s’ouvrir, d’être avec nos sens, avec notre Soi. Nos muscles travaillent, s’étirent. Et alors que nous accompagnons délicatement l’ouverture de notre corps, nos cellules respirent.