disparitions et Renaissances

 « Vous vous levez le matin. Vous avez envie d’écrire, mais vous bloquez devant la l’illustre page blanche. Vous avez 30 ans. Le lendemain, c’est fini. Tout a disparu. Et un beau jour, vous avez à nouveau 30 ans. Dans la réalité, ce n’est pas possible. Mais avec nos plumes, si » !

Cette thématique ouvre sur nombre de champs d’écriture. Georges Pérec en a fait le titre d’un de ses livres et je vous donne l’occasion de l’aborder sous l’angle de la renaissance. 

« Sur la trace des rêves oubliés », nous rencontrons la disparition de Marilyn, de James Dean, des abeilles, des couleurs, des arbres, voire même des cités industrielles ? On peut écrire sur l’angoisse de la disparition d’un monde. On peut imaginer la fin des commerces en centre-ville ou des lieux qui ont bercé notre enfance… 

Il n’y a pas si longtemps, je suis allée à la maison du Béguinage à Bruges, souvenir moyenâgeux transformé en musée. Un endroit pittoresque préservé du temps. La ville aurait décidé de fermer à jamais le lieu. A Saint-Omer, le Musée d’Henri Dupuis dont la bâtisse n’était plus aux normes, a subi le même sort. J’ai eu la chance de visiter ce cabinet de curiosités, complètement « dingue ». Les murs étaient tapissés d’objets en tout genre, mais depuis 2007, on ne peut plus les voir. Les œuvres seront rapatriées prochainement au Musée des Beaux-arts de la ville. Et le charme est rompu. 

Ces petits musées sont-ils voués à disparaître ?

J’imagine que oui. Ou deviendront-ils le privilège de certains ? Ce qui m’amène à penser qu’ils s’effaceront définitivement, c’est le silence auquel ils sont abandonnés. Et que dire de ces espaces qui ne sont vécus que virtuellement ?

Nous, auteurs des dimanches, nous avons le pouvoir de ressusciter les monuments, des plus massifs aux plus intimes.

Disparaître/apparaître. Loin des regards, existons-nous ? Apparaître en chair ou en pixels sur les réseaux ? 

Disparaître et renaître ? 

Le Phénix est la seule créature fantastique qui renaît de ses cendres et de l’élément feu.

Les Esséniens célébraient le retour de la lumière, du soleil ainsi que l’esprit du renouveau. Pour marquer cette renaissance, ils s’aspergeaient au petit matin des rayons de la lune. Rituel qui permettait de s’ouvrir aux nouveaux projets.  

Et si nous imaginions aujourd’hui une période féconde ?