POURQUOI AI-JE PEUR DES THERAPIES DE GROUPE ?

Il est exact que l’idée de participer à une thérapie de groupe peut faire peur. Appréhender avec sérénité tous ces regards portés sur moi quand je m’exprime pourrait me tétaniser. J’anticipe déjà le jugement et j’hésite à m’inscrire. J’avance, je recule. Et finalement, je n’ai pas la force d’imaginer supporter ces paires d’yeux sur ma vulnérabilité et mon vécu difficile qui m’empêche de vivre mon quotidien normalement. Voire qui m’empêche de vivre ce que j’ai envie d’expérimenter, comme partir en voyage, m’inscrire à un cours collectif de sport, donner forme à mes rêves… Et pourtant, en effet, selon mon histoire de vie et mes traumas, je rencontre des difficultés à m’exprimer devant d’autres personnes, à m’endormir chaque soir, je ne sais pas comment me sortir de mes crises d’angoisse à répétition, et j’ai mal partout tout le temps sans qu’on en trouve la source, etc…

Tranquille devant mon ordinateur et mon smartphone ou en lien avec d’autres personnes via les réseaux sociaux, mon cerveau est-il finalement prêt à entrer dans une relation dans laquelle je me livre sincèrement, à sortir de sa zone de confort ?
Ma zone de confort qui me maintient dans mes troubles anxieux et mon faux-self,
à distance tactile de mes congénères.

Si les thérapies de groupe existent c’est bien parce que vous n’êtes pas seuls et que les personnes qui participent à des rencontres thématiques sont confrontés aux mêmes tourments que les vôtres sans avoir su jusqu’à maintenant trouver des solutions efficaces. Les autres participants ne vous jugeront pas car chacun est là pour régler le même problème que le vôtre, qu’il soit à l’aise avec la parole ou réservé, voire timide. Vous avez tous au moins un point commun, une souffrance qui vous réunit dans un même endroit et en même temps. Autant dire une occasion en or de se rencontrer à travers l’autre et de se sentir compris et accepté. A commencer par soi-même.

Qu’il s’agisse de thérapies de groupe, de groupes de parole, de psychodrame etc, les rencontres thérapeutiques sont d’une puissance inouïe pour accélérer notre guérison, reprendre confiance en soi, en la vie, en la puissance de la coopération, laquelle  est indispensable à nos existences. Comme j’aime à le répéter, l’Homme est un animal de meute qui a besoin des uns et des autres pour survivre. Si le développement personnel a eu des vertus indéniables ces 20 dernières années, à trop avoir « tenté » de se centrer sur soi, nous oublions l’autre comme  notre reflet, mais aussi, bien sûr, en tant qu’altérité pourvoyeuse de solidarité et d’amour. Écouter l’autre, c’est aussi s’écouter soi, réapprendre à prendre le temps de  la véritable rencontre, de la découverte et même de se surprendre à se retrouver en autrui pour se sentir moins seuls, plus unis.
Alors, pourquoi passer à côté de tant de richesse de cœur ?

Le thérapeute qui anime les groupes est lui aussi une personne animée d’émotions, de sensibilité, d’empathie. Il a également traversé des périodes complexes. Il n’occupe pas cette place et ne propose pas des thématiques de travail par hasard. Lui faire confiance peut aussi faire partie des apprentissages de la vie, tout simplement pour la vivre plus apaisé et heureux, transformé pour enfin vivre sa vie, tout particulièrement en arrêtant les comparaisons stériles.